Ankylose de la cheville • Calcinose • Cancérisation • Eczéma • Hémorragie • Ostéite • Surinfection
Ankylose de la cheville
Description
L'articulation de la cheville perd de sa mobilité. L'amplitude de la flexion du pied sur la jambe diminue puis devient nulle. L'articulation perd sa souplesse, elle se bloque.
Causes
La douleur, le cartonnage de la peau, empêchent ou gênent la mobilisation de l'articulation de la cheville. Il en est de même d'un mauvais fonctionnement des muscles du mollet qui s'atrophient. L'ankylose peut être secondaire à une lésion articulaire (entorse, fracture,..), une douleur lors des mouvements de la cheville, lors de l'appui au sol.
Conséquences
L'enraidissement ou l'ankylose de la cheville sont non seulement la conséquence de l'ulcère mais aussi le favorisent : en effet, pour lutter contre l'hyperpression veineuse ou l'obstruction des artères il est impératif de marcher pour faire fonctionner les muscles du mollet.
Prise en charge
Il est impératif de lutter par une kinésithérapie appropriée et un entraînement à la marche.
pied equin (ankylose)
pied equin (ankylose)
ulcère mixte post-thrombotique et artériel sur pied équin
Calcinose
Description
Elle est définie par la présence de calcifications pathologiques. Celles intéressant l'ulcère sont les calcifications sous-cutanées. Existent aussi des calcifications incrustées dans les parois veineuses, appelées phlébolites.
Causes
L'existence de calcifications sous-cutanées est retrouvée dans 17% des ulcères chroniques qu'ils soient en rapport avec une insuffisance veineuse superficielle ou un syndrome post-thrombotique.
Conséquences
Les calcinoses peuvent être l'objet de phénomènes inflammatoires, néfastes.
Prise en charge
Les débris calciques subissent une exérèse (retrait chirurgical) à la pince et au bistouri.
Cancérisation
Description
Il peut s'agir d'un ulcère d'aspect banal mais qui refuse de cicatriser malgré un traitement bien conduit. On peut observer un excès de bourgeonnement, des douleurs inhabituelles et mal calmées, des saignements inhabituels, répétés, un aspect verruqueux,…
Causes
Les ulcères rebelles au traitement, évoluant sur de nombreuses années ont un risque de cancérisation. Cette transformation est heureusement rare (moins de 1% des ulcères). Le personnel soignant doit être alerté devant des ulcères atypiques, ne cicatrisant pas. Une biopsie doit alors être réalisée et peut faire le diagnostic de cancer au niveau de l'ulcère.
Conséquences
Il s'agit d'une complication grave. Cette cancérisation, limitée au début, peut s'étendre et, comme tout cancer, envahir les tissus alentour et les organes à distance.
Prise en charge
La prise en charge au début est chirurgicale. L'exérèse doit être large autour de l'ulcère. Des greffes de peau sont alors nécessaires. Radiothérapie et / ou chimiothérapie ne s'envisagent que pour des lésions de type particulier, déjà avancées. La chirurgie est curative dans 95% des cas dans les formes localisées.
cancérisation baso-cellulaire
cancérisation baso-cellulaire
cancérisation baso-cellulaire
cancérisation spino-cellulaire
cancérisation spino-cellulaire
Eczéma
Description
L'eczéma variqueux est fréquemment rencontré au niveau de l'ulcère de jambe.
Causes
Les principales causes sont :
- une hypersudation, avec macération inter-phalangiennes ou présence d'une mycose,
- une réaction cutanée à l'écoulement,
- l'application de topiques locaux provoquant une dermite allergique ou orthoergique (irritative).
Traitement - pronostic
Il doit conduire à l'assèchement de l'écoulement et la lutte contre la stase. A cet effet la mise en place d'une contention / compression est indispensable, elle doit être aérée et si possible par bandes à la phase aiguë. Localement, le traitement par application de substances pharmacologiques doit être très prudent et variable selon le type de lésions associées.
Sous traitement bien adapté, le pronostic est bon. Après disparition de l'eczéma, la prévention consiste au port d'une compression efficace par bas médical.
Hémorragie
Mécanisme
L'hémorragie est souvent brutale, impressionnante. A ne pas confondre avec le saignement des bourgeons rouges de la cicatrisation normale.
Causes
Les hémorragies sont en rapport avec la rupture de petits vaisseaux atteints par la maladie veineuse dans le fond de l'ulcère ou au bord (rupture de varices nourricières).
Prise en charge
Des mesures simples comme la compression locale et la surélévation du membre suffisent à stopper l'épanchement sanguin. Tous les patients devraient être informés de cette éventualité et des gestes simples à effectuer.
Une sclérothérapie de la varice péri-ulcéreuse s'impose pour éviter la récidive.
Ostéite
Description
Lorsque l'infection s'étend en profondeur, elle peut atteindre l'os réalisant une ostéite.
Causes
En présence d'un ulcère chronique ancien, on note fréquemment un épaississement du périoste en regard de l'ulcère. Dans les ulcères surinfectés et non traités on peut observer, surtout chez le sujet diabétique un foyer d'ostéite.
Conséquences
Cette complication est redoutable car les germes nichés dans les structures osseuses sont peu accessibles à l'antibiothérapie. Ces foyers microbiens peuvent être à l'origine d'une destruction locale avec abcès ou de migrations à distance entraînant d'autres foyers infectieux.
Prise en charge
L'antibiothérapie adaptée fera de son mieux car les foyers bactériens osseux sont toujours d'accès très difficile pour le traitement et leur éradication complète peu souvent acquise. Sa prévention repose sur une utilisation circonspecte des antiseptiques pour ne pas sélectionner de souches.
Surinfection
Description
Presque tous les ulcères sont colonisés par des germes, du fait du contact direct de la plaie avec la peau alentour. Plusieurs souches coexistent. Lorsque ces germes sont en équilibre, non pathogènes, ils doivent être respectés et ne gênent pas la cicatrisation.
La surinfection correspond au développement à un niveau pathogène d'une souche bactérienne en général unique.
Causes
L'utilisation d'une antibiothérapie intempestive ou mal adaptée est le plus souvent à l'origine de la sélection de souches pathogènes et d'un déséquilibre la flore microbienne.
Conséquences
Certains germes comme le proteus, le pyocyanique peuvent être à l'origine de complications locales avec majoration de la douleur. Une surinfection loco-régionale avec lymphangite ou érysipèle est possible. La conséquence peut être redoutable.
Dans les ulcères anciens, chroniques et surinfectés, on note souvent l'existence d'une adénopathie inguinale sensible.
Prise en charge
L'application de solution de nitrate d'argent dilué neutralise les colonies bactériennes.
En temps normal, l'ulcère est colonisé par des souches variées, aucune n'atteignant un niveau pathogène.
Une antibiothérapie peut provoquer la sélection d'une souche unique, résistante à l'antibiotique, et qui, étant seule, peut atteindre des niveaux pathogènes.
QUESTION / RÉPONSE
Quand peut-on dire qu’une plaie est infectée ?
Les signes d’une infection sont locaux. Il existe une rougeur, un œdème (gonflement), une chaleur, une douleur au niveau de la plaie et/ou de son pourtour.
Certains examens peuvent confirmer ce diagnostic, comme un prélèvement de plaie mais la technique est peu fiable car beaucoup de germes sont naturellement présents sur la plaie, sans danger.
Les pansements sentent très mauvais, cela me dérange beaucoup, je n’ose plus sortir de chez moi.
Cette odeur provient du développement d’une grande quantité de bactéries dans votre plaie. Il existe des pansements à base de charbon qui absorbent l’odeur due à ce phénomène qui n’est pas nécessairement grave.
Il est aussi possible que votre plaie se soit infectée, les bactéries sont alors non seulement nombreuses mais néfastes. Une infection se traduit par les signes suivants : rougeur, douleur, chaleur, œdème et éventuellement fièvre.
N’hésitez pas à signaler à votre médecin ce problème d’odeur.