Acide hyaluronique Alginate de calcium Film de polyuréthane (PU) Hydrocellulaire Hydrocolloïde Hydrofibre Hydrogel Inhibiteurs de métalloprotéases Ions argent Pansement au charbon Tulle gras, interface


Acide hyaluronique

Nature

L'acide hyaluronique possède une grande capacité de rétention de l'eau (1000 fois son poids), d'où son surnom de " véritable éponge moléculaire ". Il crée localement un milieu humide (thérapie humide) mais structuré (la molécule d'acide hyaluronique gorgée d'eau est stable) servant de substrat au développement des structures cellulaires.

L'acide hyaluronique accélère la prolifération de certaines cellules, dont les fibroblastes et les kératinocytes.

L'acide hyaluronique favorise la migration des éléments de reconstruction de la plaie : macrophages et neutrophiles lors de la phase inflammatoire, fibroblastes et éléments constitués (fibrine, collagène), cellules endothéliales permettant la reconstitution des vaisseaux sanguins (néo-angiogénèse).

Du fait de sa forte ionisation, l'acide hyaluronique piège les oxydants et radicaux libres, qui sinon pourraient dégrader la matrice en reconstruction.

Acide hyaluronique

L'acide hyaluronique favorise la multiplication cellulaire

Acide hyaluronique

L'acide hyaluronique favorise la migration cellulaire

Acide hyaluronique

L'acide hyaluronique capte les oxydants

Indications

Ses propriétés expliquent que l'acide hyaluronique soit le moyen privilégié de relancer la cicatrisation des plaies atones. Néanmoins, son apport est appréciable dans la cicatrisation de toutes les plaies chroniques dès la détersion effectuée.

acide hyaluronique

Modalités

L'acide hyaluronique peut être intégré dans un pansement ou des compresses sous pansement secondaire, mais aussi déposé directement sur la plaie sous le pansement habituel, sous forme de spray ou de crème.

acide hyaluronique

 


Alginate de calcium

alignate de calciumNature

Fabriqués à partir d'algues, ils sont connus depuis très longtemps pour leur propriété hémostatique et leur fort pouvoir d'absorption.

Ils sont constitués de polysaccharides liés à des ions calcium. Certaines présentations comportent en plus de la carboxyméthylcellulose (CMC) en faible quantité. Au contact des exsudats, ils se gélifient, entretenant un milieu humide et doux.

Ils se présentent sous forme de plaques de tailles variées et de mèches.

Indications

Ils conviennent pour les plaies très exsudatives.

hydrofibres

Ils ne doivent pas être employés en cas d'exsudat faible, le risque de dessèchement de la plaie étant alors contraire au principe de la thérapie humide.

Ils représentent les pansements primaires de choix en cas de plaie infectée, car ils contribuent à la détersion (stimulation des macrophages, ramollissement des zones nécrotiques et fibrinolyse).

Les formes pures (sans CMC) sont utilisées en cas de saignement, du fait de leurs propriétés hémostatiques. Il est préférable de les laisser en place le plus longtemps possible, jusqu'à ce qu'elles se détachent sans traumatisme, afin d'éviter de faire saigner à nouveau.

Modalités
alginates de calcium
Arrêter l'alginate lorsque l'exsudat diminue

Le renouvellement est quotidien en phase de détersion, lorsque l'exsudat est très important ou en cas de plaie infectée.

En phase moins exsudative, il est possible de laisser le pansement deux ou trois jours.

Arrêter l'utilisation des alginates dès que l'écoulement ne les justifie plus, et passer aux hydrocellulaires ou hydrocolloïdes.

La pose des compresses peut être facilitée en les humidifiant de quelques gouttes de sérum physiologique, ce qui évite le glissement sur un membre plus ou moins vertical ; pour les mèches, l'extrémité introduite dans la cavité est humidifiée, pour la lubrifier.

Le retrait est aisé et non traumatique, car les alginates n'adhèrent pas aux plaies ; selon les présentations, la gélification est soit totale, avec disparition de la texture compresse, et le retrait s'effectue par lavage au jet ; dans d'autres présentations la texture demeure, et le retrait s'effectue à la pince (technique préférable en cas de plaies anfractueuses).

 


Film de polyuréthane (PU)

Nature

Ils sont constitués d'un film transparent en polyuréthane.

Leur finesse les rendant difficiles à poser, ils sont le plus souvent munis d'un renfort rigide.

Indications

N'étant pas absorbants, les films PU sont réservés en fin d'épidermisation, lorsque la plaie n'est plus exsudative.

Les films PU peuvent également être utilisés comme pansements secondaires permettant de renforcer ou fixer un pansement classique, et de faciliter les soins d'hygiène (douche ou bain).

Modalités

La face adhésive peut être appliquée directement sur la plaie, en laissant dépasser le film en peau saine sur quelques centimètres.

 


Hydrocellulaire

hydrocellulaireNature

Ils se présentent en plaques de tailles, de formes et d'épaisseurs variées ; le choix est possible entre les plaques adhésives et non adhésives, en fonction de la qualité de la peau périlésionnelle.

Les formes adhésives sont occlusives. Les formes non adhésives nécessitent l'ajout d'un pansement secondaire.

Ils sont constitués de mousse absorbante et d'une couche externe imperméable ; différentes techniques permettent de réaliser l'adhésivité, pouvant nécessiter de connaître chacune afin de réaliser le choix le plus judicieux en fonction des problèmes spécifiques du malade et de la plaie (mousse adhésive sur toute la surface, mais ne collant pas à la plaie, bordure adhésive à base de polyuréthanne ou d'hydrocolloïde…).

La mousse dont ils sont composés ne se délite pas au contact des exsudats, ce qui supprime les inconvénients liés au gel, tout en conservant la constitution d'un milieu humide.

Indications

Plus absorbants que les hydrocolloïdes, les hydrocellulaires assurent une meilleure gestion des exsudats importants, avec un moindre risque de macération périlésionnelle.

Pour certaines présentations, la mousse "gonfle" au contact des exsudats, prenant la forme de la plaie. Ces formes sont intéressantes dans les plaies creuses. La plaque doit dépasser de quelques centimètres la zone à traiter. Il est possible de faire chevaucher les plaques pour les plaies de grande taille.

La texture "mousse" donne aux malades une sensation de confort et de sécurité : protection de la plaie, sensation de douceur, effet antalgique.

Modalités

Ils sont changés selon leur degré de saturation : lorsqu'ils se décollent pour les formes adhésives, lorsque la trace d'absorption (visible sur la face externe) recouvre la majorité de la surface pour les formes non adhésives.

En cas de macération (liée à un exsudat trop important et visible au renouvellement en général), il convient de choisir un pansement plus absorbant.

 


Les hydrocolloïdes

 

Hydrocolloïde

Nature

Ce sont les plus "anciens" parmi les pansements modernes (début des années 80). Ils sont déclinés en une grande variété de formes, de tailles et d'épaisseurs ; pour les ulcères, les formes carrées sont les plus utilisées ; il est possible de faire chevaucher plusieurs plaques si besoin en cas de plaie particulièrement étendue, ou de découper la plaque pour l'ajuster au mieux à la taille de la lésion et au relief du membre.

Les hydrocolloïdes sont composés de trois couches :
une couche constituée de carboxyméthylcellulose sodique dans une matrice de polymère : au contact des exsudats, elle se transforme en gel réalisant un milieu doux et humide propice au processus de cicatrisation.
une couche externe en polyuréthane assurant la protection contre les souillures externes, et la rétention des exsudats de la plaie pendant un certain temps.
un élastomère adhésif en peau saine, mais non adhérant à la plaie ; évitant le plus souvent la pose d'un pansement secondaire.

Indications

Les hydrocolloïdes sont proscrits en cas d'infection cliniquement avérée, comme tout pansement occlusif.

Leur action fibrinolytique les rend utiles, en complément des gestes de détersion, ou lorsqu'il n'est pas possible de réaliser une détersion mécanique.

De rares cas d'allergie ont été signalés, en lien avec un composant de la partie adhésive. Par contre, sur une peau périphérique fragile, le retrait peut être traumatisant et créer des lésions superficielles : dans ce cas, choisir un autre type de pansement.

Les hydrocolloïdes
pas d'hydrocolloïde sur plaie infectée ou à exsudat important

Les plaques transparentes fines sont réservées à la phase finale de la cicatrisation, lorsque l'épidermisation s'achève, avec peu d'exsudat, et si la vue de la plaie par tranparence n'a pas de conséquence psychologique négative pour le patient.

Les hydrocolloïdes ont un effet antalgique (bonne tenue, gel doux…), et bien utilisés, le rapport qualité/prix est intéressant.

Les hydrocolloïdes sont assez absorbants, mais ne peuvent être utilisés si l'ulcère est très exsudatif, nécessitant un changement quotidien : il convient alors de passer à un autre type de pansement plus absorbant, comme un hydrocellulaire, afin d'éviter la macération périlésionnelle et l'inconfort.

Modalités

Le pansement est changé soit lorsque le gel déborde par un bord, soit lorsque la plaque est saturée (changement de couleur et relief dû à l'accumulation de gel).

L'espacement des pansements représente un confort pour le malade : changement tous les deux jours au début, puis tous les trois à cinq jours en phase de bourgeonnement ou d'épidermisation.

Le pansement doit dépasser de plusieurs centimètres sur la peau saine autour de la plaie, afin d'assurer un maintien sur plusieurs jours.

Les odeurs déplaisantes et l'aspect du gel pouvant ressembler à du pus, sont des facteurs psychologiquement négatifs pour le soignant et le malade : il convient de les connaître et de les expliquer, afin de ne pas rejeter l'emploi de ces pansement par ailleurs très efficaces stimulation des macrophages et de la néoangiogénèse).

Les hydrocolloïdes

Les hydrocolloïdes

Lors du retrait du pansement, le gel restant sur l'ulcère
est souvent malodorant et d'aspect peu attirant.

 


Hydrofibre

Les hydrofibres
Par réaction avec l'exsudat, les fibres se transforment en gel.

 

Nature

Un seul pansement sur le marché dans cette classe. Il est constitué de carboxyméthylcellulose traitée en compresse et mèches. Il se transforme en gel au contact des exsudats, sans délitement, en limitant les risques de macération périphérique par une gélification centrée sur la plaie.

Ne pas l'utiliser sur des plaies peu exsudatives.

Indications

Il peut être utilisé sur les plaies infectées ; par contre il ne présente pas d'effet hémostatique, et ne doit pas être utilisé sur les plaies hémorragiques (risque de confusion avec les alginates de calcium en raison de leur ressemblance). Très absorbant, il est utilisé en cas de plaies très exsudatives.

Modalités

La pose des compresses peut être facilitée en les humidifiant de quelques gouttes de sérum physiologique, ce qui évite le glissement sur un membre plus ou moins vertical ; pour les mèches, l'extrémité introduite dans la cavité est humidifiée, pour la lubrifier.

Le retrait s'effectue aisément à la pince. Le pansement est renouvelé tous les jours en cas de plaie infectée ; il peut rester en place plusieurs jours, jusqu'à saturation.

 


Hydrogel

Nature

Ce sont des gels constitués de plus de 80% d'eau dans des polymères insolubles avec sites hydrophiles.

hydrogel
Apport d'eau pour faciliter et ramollir la cicatrisation

 

Indications

Ils sont utilisés en cas de plaies sèches, car l'eau étant relarguée, elle apporte l'humidité nécessaire au processus de cicatrisation.

Lors de la phase de détersion, ils permettent de ramollir les tissus nécrotiques secs avant une détersion mécanique ou élimination par nettoyage lors du renouvellement du pansement.

Ils sont peu absorbants, donc sans intérêt en cas de plaie exsudative.

Modalités

Ils doivent obligatoirement être recouverts d'un pansement qui n'absorbera pas l'eau, donc un film de polyuréthane ou un hydrocolloïde, mais pas des compresses.

Le renouvellement s'effectue tous les deux à cinq jours selon l'état de la plaie et les délais de surveillance.

Attention aux risques de macération en cas d'excès d'humidité.

 


Inhibiteurs de métalloprotéases

Nature

Le gel formé par l'absorption des exsudats inhibe les métalloprotéases, enzymes empêchant l'évolution normale vers la cicatrisation. Ils protègent les facteurs de croissance sécrétés par la plaie (bourgeon).

Ils se présentent sous forme de compresses. Il est nécessaire de placer un pansement secondaire sur la plaie, pour maintenir le milieu humide.

Indications

Ils sont utilisés sur des plaies dont le processus de cicatrisation est bloqué, et qui n'évoluent plus avec les autres pansements. Lorsque la cicatrisation reprend, il est possible de revenir aux pansements antérieurs.

Modalités

Le renouvellement varie de un à trois jours selon le délitement du produit.

 


Ions argent

Nature

Une présentation existe actuellement sur le marché. Peu d'expérience encore de ce produit. Elle est composée d'une compresse qui libère des ions argent nanocristallins en continu.

Indications

Ils sont utilisés sur des plaies infectées en raison de ses propriétés antibactériennes.

Modalités

Le pansement est humidifié avant la pose, puis fixé par un pansement secondaire.

 


Pansement au charbon

Nature

Ces pansements n'étant pas absorbants (sauf si ils sont combinés avec une hydrofibre), il est le plus souvent nécessaire de les associer à un alginate de calcium ou un hydrocellulaire non adhésif en cas d'exsudat abondant, ou simplement à des compresses en cas d'exsudat faible. Un pansement secondaire permet de les fixer.

Ils se présentent sous forme de compresses ou de tricots de charbon, en plusieurs tailles.

Certaines formes sont imprégnées d'ions argentiques à propriétés antibactériennes.

Indications

Les indications sont les plaies infectées (le charbon retient les bactéries) et les plaies malodorantes (par infection, cancers…).

Modalités

Le renouvellement est quotidien.

 


Tulle gras, interface

Nature
Les tulles gras

Les pansements gras sont utilisés depuis très longtemps, tout d'abord sous forme de pommades (vaseline) sous des compresses.

Les tulles gras sont constitués d'un canevas à mailles larges servant de support à des substances utiles: vaseline, paraffine, mais aussi des substances potentiellement toxiques pour les cellules de la plaie ou la peau : baume du Pérou, antiseptiques, antibiotiques … Souvent insuffisamment gras, ils peuvent coller à une plaie peu exsudative. En raison de leur maillage large, les bourgeons de cicatrisation peuvent s'insérer dans les mailles, entraînant des douleurs et un saignement au retrait.

Les interfaces sont des compresses synthétiques à maillage serré, imprégnées de vaseline ou de paraffine. Certains contiennent des composants favorisant le processus de cicatrisation (épidermisation surtout): carboxyméthylcellulose sodique (CMC) qui crée un film de gel au contact de la plaie, ou l'acide hyaluronique.

Indications

Les pommades sous compresse rendent de fréquents services en cas de nécrose dure et sèche. L'application de vaseline sur la peau périlésionnelle desquamante est également utile.

Les tulles gras

Les tulles gras et interfaces sont surtout indiqués sur les ulcères peu exsudatifs, en phase de bourgeonnement et d'épidermisation. Ils nécessitent un pansement secondaire.

Ces pansements ne sont pas absorbants, et ne peuvent pas être utilisés en cas d'exsudat abondant.

Les interfaces ne collent pas à la plaie, ce qui les rend très confortables, mais elles ne sont pas absorbantes.

Le tulle avec cortisone est utilisé exclusivement sur les hyperbourgeonnements pendant un temps court (deux ou trois jours).

Modalités

Les tulles gras et interfaces sont surtout indiqués sur les ulcères peu exsudatifs, en phase de bourgeonnement et d'épidermisation. Ils nécessitent un pansement secondaire. Ils sont changés tous les jours ou tous les deux jours.