Un milieu favorable à la cicatrisation Les pansements Le suivi


Un milieu favorable à la cicatrisation

Le principe

La cicatrisation comporte deux phases : bourgeonnement et réépidermisation. Une cicatrice reste visible après guérison, avec coloration brune ou blanche de la peau.

Cicatrisation dirigée

La cicatrisation est favorisée par le maintien de la plaie en milieu humide contrôlé (travaux de Winter en 1962, confirmés depuis par l'expérience clinique et l'analyse du processus d'épidermisation).

La notion de contrôle repose sur le fait que le clinicien évite deux écueils :

  1. un pansement créant un milieu sec, avec ralentissement et même arrêt du processus de cicatrisation ;
  2. un pansement créant un milieu trop mouillé, avec macération des berges de la plaie et majoration du risque infectieux.

 

QuestionQUESTION / RÉPONSE

Il me semble qu’en laissant la plaie à l’air, cela cicatriserait mieux.
Il faut bien comprendre qu’une cellule sèche est une cellule morte. C’est pourquoi la cicatrisation se fait en milieu humide. Ce principe a été établi par le Docteur Winter en 1962. Il est depuis accepté par tous les spécialistes de la cicatrisation.

On s’imagine souvent qu’une plaie suintante puisse s’assécher à l’air libre et que ceci puisse aider à la guérir et soulager une éventuelle douleur. Mais cela favorise en fait la formation d’une croûte sèche qui empêche sa cicatrisation (les cellules ont du mal à se développer et se mettre en place sous cette croûte). Quant à la douleur, elle n’est pas due au suintement mais à l’œdème généralement, ou à une éventuelle infection, ce que l’assèchement de la plaie ne modifiera pas.

 


Les pansements

La vocation du pansement

La phase de détersion passée, le pansement a comme objectif principal de maintenir un milieu humide mais sans macération. Pour cela il doit être capable d'absorber les exsudats, malgré la pression exercée par l'application d'une compression par bande (ou d'une autre nature).

Les différents pansements utilisés

Les pansements les plus utilisés dans l'ulcère sont :

  1. les pansements gras, qui sont efficaces dans les ulcères non exsudatifs,
  2. les hydrocolloïdes, historiquement les premiers pansements de la cicatrisation humide, mais qui ont tendance à provoquer macération et endommager les berges au retrait (notamment dans les cas d'ulcères avec eczéma, atrophie blanche, hypodermite, oedème...),
  3. les hydrocellulaires, pansements absorbants particulièrement adaptés aux ulcères, notamment si l'exsudat est important et les berges fragilisés.
  4. les alginates, dans les ulcères hémorragiques (du fait de leurs propriétés hémostatiques).

L'utilisation de compresses est déconseillée car elles maintiennent une forte macération (l'eau absorbée est immédiatement relarguée sur la plaie sous l'effet de la compression).

Cas particuliers

En cas de plaie infectée, on peut utiliser un pansement ayant une action bactériostatique ou bactéricide (argent, charbon ...).
En cas de plaie dont la cicatrisation est ralentie ou arrêtée, l'application d'acide hyaluronique sur la plaie permet de relancer la cicatrisation.

 

QuestionQUESTION / RÉPONSE

Existe-t-il des pansements cicatrisants ?
Le pansement crée un environnement favorable à la cicatrisation de l’ulcère. On sait que le milieu humide et chaud favorise la cicatrisation. Trop d’humidité aggrave l’état cutané autour de la plaie. Il faut donc un pansement capable d’absorber tout en maintenant le milieu humide de la plaie et un environnement relativement sec autour de celle-ci pour éviter toute macération qui est source d’aggravation.

Quand une plaie est de tendance sèche, ce qui est rare, il faut au contraire apporter une certaine teneur en eau pour l’hydrater et stimuler la cicatrisation. On utilise alors des pansements riches en eau ou du gel sous un pansement.

 

Pourquoi les infirmières ne changent-elles pas plus souvent mon pansement ?
Le changement de pansement représente une perturbation pour la plaie et son environnement. De plus, c’est un acte souvent douloureux pour le patient. C’est pourquoi on ne change le pansement que lorsque c’est nécessaire. Par exemple, lorsque le pansement est saturé par l’exsudat, c’est-à-dire qu’il ne peut plus absorber les liquides produits par la plaie. Ou lorsque l’on veut pratiquer une détersion, c’est-à-dire retirer les débris présents dans la plaie que l’on aura ramollis par un pansement adapté. Les situations varient, c’est pourquoi il n’existe pas de durée standard entre deux pansements.

Ne vous inquiétez donc pas si votre pansement n’est pas changé tous les jours, ce n’est pas parce que l’on ne s’occupe pas de vous, c’est parce qu’on laisse la cicatrisation se dérouler sans la perturber.

 


Le suivi

Lors du renouvellement du pansement

Le suivi de la plaie doit être effectué à chaque renouvellement de pansement :

Suivi de la cicatrisation
  1. la cicatrisation a-t-elle progressé ?
  2. les zones périlésionnelles sont-elles saines ?
  3. ...
En cas de stagnation de la plaie

C'est l'ensemble de la prise en charge qui doit être repensée, et non pas uniquement le pansement, à savoir :

  1. les soins locaux,
  2. le traitement de la cause vasculaire,
  3. la compression locale,
  4. l'observance des traitements,
  5. les règles d'hygiène de vie : marche, élévation ...

L'application d'acide hyaluronique sur la plaie permet de relancer le processus de cicatrisation.