Détersion Nettoyage


La détersion élimine les tissus morts gênant la cicatrisation Détersion

Objectifs

Une plaie propice à la cicatrisation
La détersion intervient lors des phases nécrotique et fibreuse. Son objectif est d'éliminer les débris (tissus morts, sang coagulé, fibrine...) qui encombrent le fond de la plaie et empêche la cicatrisation. C'est un préalable indispensable à la cicatrisation.

Mécanique

Intérêt
Elle est rapide. Par contre, elle peut s'avérer plus douloureuse que la détersion par pansement. Les risques de saignement difficiles à contrôler sont aussi plus importants.

Modalités
Elle se pratique à l'aide d'une pince métallique, une curette bien affûtée, parfois un bistouri. Il convient de les manier avec précaution, pour éviter les traumatismes inutiles (risque de saignements, de douleurs). La détersion est complétée sur les berges de la plaie : enlever l'hyperkératose, les squames retardant l'épidermisation.

Par pansement actif

Intérêt
Elle est souvent préférée à la détersion mécanique car moins traumatisante. Elle est néanmoins plus lente.
Action directe
Leur action directe repose elle sur :

  1. une humidification maximale des tissus, pour les ramollir et désagréger les liens non vivants (protéines coagulées, ...),
  2. une absorption des molécules et débris libres par capillarité ou pression osmotique différentielle.

Action indirecte
Les pansements agissent indirectement en créant un milieu humide favorable à la détersion autolytique naturelle par les macrophages et les polynucléaires neutrophiles.

Pansements utilisés
La détersion par pansement peut être réalisée au moyen :

  1. d'hydrogel sous pansement secondaire,
  2. d'alginate imbibé préalablement à sa pose sous pansement secondaire,
  3. des pansement dits de thérapie humide, ...
Douleur

Prise en compte de la douleur
Quelle que soit la technique, on diminue la douleur lors des soins, en utilisant des antalgiques sous forme topique, appliqués 30 à 45 minutes avant les soins (à domicile, cette application peut être faite par le malade ou un membre de l'entourage).

Un antalgique préalablement appliqué évite la douleur lors de la détersion

 


Eviter les compresses, préférer la douchetteNettoyage

Modalités

La plaie
En présence de souillures, on nettoie la plaie à l'aide de sérum physiologique ou d'eau du robinet. On nettoie à la douchette (ou au jet : seringue ou flacon plastique). On évite d'utiliser une compresse qui pourrait arracher des tissus sains, sauf sur plaie fibrineuse pour enlever la fibrine. On utilise du savon (sans antiseptique, ni colorant ni parfum).

La zone périlésionnelle
Le nettoyage soigneux de cette zone diminue le risque d'infection. On effectue un nettoyage à l'eau et au savon, on rince et on sèche (sans sécher la plaie).

 

QuestionQUESTION / RÉPONSE

Puis-je prendre une douche ?
Oui, la douche est un très bon moyen de nettoyage de la plaie. Il faut simplement s’organiser pour que votre infirmier (ère) arrive au bon moment (juste après la douche) pour refaire le pansement.

De plus, la douche permet une bonne hygiène corporelle autour de la plaie. Elle permet également de décoller le pansement sans endommager la plaie et sans douleur.

 
À éviter

antiseptiquePas d'antiseptiques
Ils sont toxiques pour les cellules de la cicatrisation, peu ou pas efficaces sur les bactéries présentes dans la plaie. Sur la peau périphérique, souvent fragile, ils peuvent entraîner des irritations majeures et des allergies. Ils augmentent le risque d'infection grave en sélectionnant des germes résistants.

Pas de séchage de la plaie
Il peut s'avérer douloureux et va à l'encontre du concept de la thérapie humide. Il peut entraîner douleur ou lésion tissulaire.

Pas de lavage sur les désépidermisations
Mis à part les cas de souillure manifeste (résidus de pansement, exsudat gênant l'évaluation de la plaie), le lavage ne se justifie pas car il est douloureux et agressif pour les cellules vivantes. Si possible, on respecte l'exsudat, riche en facteurs de croissance.

 

QuestionQUESTION / RÉPONSE

Pourquoi mon infirmier ne désinfecte-t-il pas mon ulcère ?
Un ulcère a un environnement bactérien naturellement favorable à la cicatrisation. Les germes présents dans la plaie assurent une détersion de la plaie (un « nettoyage » des parties mortes) et protègent la plaie des autres germes qui pourraient venir infecter la plaie.

La désinfection de la plaie détruirait ces germes utiles et favoriserait l’installation de germes dangereux. De plus, une désinfection est inefficace sur un germe dangereux installé dans la plaie. Enfin, les antiseptiques utilisés peuvent détruire certaines cellules de reconstruction du derme et de l’épiderme.

On ne désinfecte donc jamais un ulcère. En cas d’infection dangereuse, on traite par antibiothérapie par voie générale (antibiotiques en comprimés ou injectés) mais jamais localement.